Et si être forte, c’était dire haut et fort que même si la grossesse n’est pour certaines femmes pas une maladie, elle peut néanmoins être une expérience bouleversante, initiatique, douloureuse parfois qui demande temps et attention, deux denrées rares dans une société où il est normal de travailler à 100%, de courir après le temps et les illusions, notre agenda de ministre dans une main et le doudou du premier enfant dans l’autre et tout ça tirée à quatre épingles et avec une silhouette irréprochable, trois heures de yoga par semaine, une maison Pinterest et une vie sexuelle digne de « 50 nuances de grey » ?
Et si être forte, c’était refuser les injonctions de la société, de notre entourage plus ou moins bienveillant, plus ou moins proche sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, être ou ne pas être, décider ou non ?
Et si être forte, c’était mettre sur pause et accepter de prendre ce temps nécessaire avec soi-même, sans aucun parasite ni brouilleur, pour se connecter et pour écouter ce qu’on ressent, pour entendre ce à quoi on aspire, ce qui nous émeut, nous bouleverse, nous traverse et pour décider d’en faire quelque chose ? Car quelle plus belle relation est à construire si ce n’est celle avec nous-même ?
Et si être forte, c’était oser dire que oui je suis fatiguée, épuisée, drainée, à bout de force, sans avoir peur de passer pour une faible, pour celle qui n’y arrive pas, qui ne sait pas gérer ni s’organiser, pour une chochotte ou une tir au flanc ? Et si être forte, c’était refuser l’étiquette « défaillante » dès qu’on ne rentre pas dans la norme ? Parce qu’il y autant de situations qu’il y a de femmes. Et qu’il n’y aucune honte à avoir des limites et à les reconnaitre.
Et si être forte, c’était refuser le discours policée selon lequel la grossesse est intouchable et construire un bébé vaut tous les sacrifices du monde ? Et si être forte, c’était dire notre vérité, sans honte et sans colère mais avec fermeté, parce qu’assez, vraiment assez avec les mensonges qui passent de génération en génération de femmes. On ne devrait jamais avoir honte de se sentir mal, de ne plus en pouvoir. La grossesse n’est pas systématiquement synonyme d’épanouissement pour chacune d’entre nous, est-une raison pour passer sous silence l’expérience de celles qui le vivent dans les remous et parfois dans les larmes ? Est-ce une raison pour ne pas accuser réception de celles qui ont alors le plus besoin de bienveillance ?
Et si être forte, c’était aussi tenir le cap, être là, certes un peu chancelante mais debout, malgré les vomissements, les nausées, les contractions, les douleurs du corps et cœur, pas forcément avec le sourire et les étoiles dans les yeux, parfois à des kilomètres de l’image de la femme enceinte qui rassure, mais être là quand même, envers et malgré tout, pour soi et ce bébé en devenir ?
Et si être forte, c’était savoir identifier ses besoins, faire le deuil de ceux qui resteront lettre morte et aller chercher ce qui nous fait du bien, ce qui nous nourrit et nous construit dans cette période d’intense chamboulement ? Parce qu’on a le droit de penser à soi, d’abord.
Et si être forte, c’était accepter ce qu’on ne peut pas changer, ouvrir les bras à la complexité de l’être humain, la nôtre d’abord et célébrer la Vie dans tout ce qu’elle a de plus beau et de plus tortueux, l’un n’allant pas sans l’autre ?
Et si être forte, c’était être authentique avec soi-même, avec ce qui nous anime et ce qui nous abime et faire du mieux qu’on peut avec ce qu’on a, là maintenant, là tout de suite, pour soi, pour ce bébé mais aussi pour toutes les femmes qui sont passées par là et pour celles qui y passeront après nous ?
Et si être forte, ce n’était finalement pas si important que ça ?…
Quel texte fort Julia! Je suis sûre que pleins de femmes se r connaîtront dont moi:)
Merci beaucoup pour ton commentaire <3
Comme tu le dis très bien, être forte, ce n’est pas forcément serrer les dents et lancer un sourire de convenance à la cantonade, parce que le paraître prime sur tout, et surtout sur les difficultés.
Moi je crois qu’être forte, c’est avant tout s’écouter et se respecter, quoiqu’en disent les autres et quelque soit leur jugement ou leur perception de ta réalité. Rester droite dans tes bottes, rester vraie.
Et tu es vraie. <3
Merci Julia!
Une fois de plus, j aime te lire et me laisser porter par tes émotions » écrites »
Que tu le veuilles ou non tu as une force en toi indescriptible qui est communicative!!
Ta force est d autant plus intense quand tu t autorises a dire quand tes limites sont atteintes… Que ce soit d un point de vue émotionnel ou physique
Je t embrasse…
Douces pensées ma Belle!
A bientôt
Merci ma Zou <3 C'était un article que j'avais besoin d'écrire, faire sortir mes émotions et montrer que pour moi, la vraie force, c'est aussi et surtout d'être en cohérence avec soi même.
Merci ma Lili pour tes commentaires qui me font toujours plaisir ! Oui là les limites ont été atteintes et c’est important de le reconnaitre, de l’accepter et d’accueillir ce qui est, tout simplement. Plein de pensées <3